Un peu d’histoire : La croisade de 1285 – Le 5 Octobre 1285, le Roi de France Philippe III le Hardi meurt à Perpignan.

Un peu d’histoire : La croisade de 1285 – Le 5 Octobre 1285, le Roi de France Philippe III le Hardi meurt à Perpignan.

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En signant le traité de Corbeil en 1258, Louis IX (Saint Louis) et Jaume Ier (le Conquérant) croyaient avoir mis fin à la rivalité de  la France et d’Aragon dans le midi. Chacun renonçant à ses prétentions sur les possessions de l’autre, la frontière était fixée aux Corbières. Pour sceller cette entente politique les deux monarques marièrent leurs enfants, Isabelle d’Aragon et Philippe de France. Mais en 1283, Pierre III d’Aragon, fils aîné du Conquérant, revendique  en son nom l’héritage de son épouse sur la Sicile. Il envahit l’ile que la papauté avait donnée à Charles d’Anjou, frère de Louis IX.  Alors, en guise de représailles, le pape Martin IV excommunie le roi d’Aragon, donne l’Aragon à conquérir à Charles, fils cadet du roi de France Philippe III le Hardi, en passant par le Roussillon. Il appelle toute l’Europe à se croiser contre Pierre.

Philippe le Hardi organise contre son beau-frère Pierre d’Aragon, la plus formidable expédition militaire jamais vue dans nos contrées. On parle de 17 000 hommes à cheval et
18 000 arbalétriers à pied, originaires de toute la France et de ses pays étrangers alliés. On compte également une centaine de milliers de fantassins,
des hordes de va-nu-pieds, eux non rétribués par le Roi de France ou le Pape et qui se payent sur les territoires conquis. Le roi de Majorque, Jaume II, frère de Pierre, en son palais de Perpignan, s’allie au roi de France. Au mois de mai 1285, l’armée française déferle sur le Roussillon et se prépare à envahir l’Aragon. Mais les armées Françaises, d’abord accueillies comme des libérateurs, se comportent comme des conquérants : Salses, Perpignan, surtout Elne, et plus généralement le Roussillon sont traités comme des ennemis de la France et subissent une terrible occupation. L’opinion des Roussillonnais se retourne contre les Français.

Après avoir subi une chaleur torride, souffert des pires maladies, vu la flotte française anéantie devant Rosas, coupant ainsi toute possibilité de ravitaillement, souffert d’être harcelé dans ses moindres manœuvres guerrières par les archers Almogavres, à la fin du mois de septembre, les débris de cette armée ramènent à grand peine leur roi mourant jusqu’à Perpignan après avoir obtenu du Pierre III, magnanime, que les malades et blessés puissent franchir le col du Perthus sous sa protection. Tous les autres seront exterminés.

La croisade se solde par un échec. Le roi de France trouve la mort à Perpignan le 5 Octobre 1285. En récompense des aides accordées par le Roi de Majorque, il fait don de quatre épines de la sainte couronne autrefois achetée aux Sarrasins par son père Saint-Louis. Elles  sont aujourd’hui conservées dans la paroisse de Saint-Matthieu sous la garde  pieuse de la Confrérie des Saintes Epines.

 

Ces faits d’Arme seront largement commentés par tous les chroniqueurs de l’époque et l’iconographie médiévale ou moderne permet de mesurer le retentissement dans l’Europe entière d’un événement essentiel de l’histoire Catalane dont il constitue l’un des épisodes les plus célèbres.

 

Jean-Pierre AUTHIER – L’Espion Catalan – Roman historique – TDO – Juin 2019 –

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